Forever Humaine by Julie Kagawa - Blood of Eden - 3

Auteur:Julie Kagawa - Blood of Eden - 3 [Julie Kagawa - Blood of Eden - 3]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

12

Deux heures avant l’aube, nous avons trouvé le dernier message laissé par Sarren à notre attention.

C’est à l’odeur que nous l’avons d’abord repéré, bien entendu ; le parfum familier et caractéristique du sang flottait en nappes invisibles sur l’autoroute déserte. La route avait de nouveau pénétré une zone de civilisation, nous emmenant à travers des villes et des zones abandonnées, bordées de maisons en ruine et de voitures disséminées sur la chaussée. Nous poursuivions notre chemin avec prudence, pensant tous la même chose — qu’un piège, une embuscade ou une atrocité quelconque nous attendait non loin. Nous n’avions pas tout à fait tort.

La puanteur typique des chairs en décomposition n’a pas tardé à se joindre à l’odeur du sang. Nous n’avons donc pas été surpris de découvrir un groupe de corps pâles et rachitiques grouillant sous un pont recouvert de plantes grimpantes.

— Des enragés, a murmuré Zeke tandis que nous nous arrêtions à un angle, de l’autre côté de la rue, pour observer les monstres s’exciter sur la cabine d’un vieux semi-remorque bloquant le passage que nous voulions emprunter.

Ils n’étaient pas excessivement nombreux, mais suffisamment pour s’avérer dangereux.

— On prend un autre chemin ?

— Et s’il y avait quelqu’un, dans ce camion ? ai-je demandé en observant avec attention la réaction de Zeke.

Ma voix avait beau être calme, j’avais très peur de sa réponse. S’il haussait les épaules ou ne montrait aucun signe de vouloir aider des survivants, alors je saurais que mon Zeke était bel et bien mort.

— Il y a peut-être des blessés ? ai-je insisté sous le regard impassible de ce dernier. Si on les abandonne, ils sont fichus.

— S’il s’agit de l’œuvre de Sarren, ils sont probablement déjà morts, m’a répondu Zeke, me brisant le cœur. Mais on doit quand même s’en assurer, a-t-il ajouté en sortant sa machette, le regard dur.

Le soulagement m’a envahie. J’ai coulé un regard à mon géniteur, espérant qu’il pensait la même chose. Il a hoché la tête.

— Je te suis, Allison.

Jackal a poussé un grognement.

— C’est ça, allons-y gaiement ! Jetons-nous sur ce camion qui empeste le sang et se trouve comme par hasard en plein sur notre chemin. Ça ne ressemble pas du tout à un piège.

Cela ne l’a pas empêché de sortir sa hache de son manteau pour la faire tournoyer dans sa main.

— Allez, partons sauver du chiot et du sac de sang, a-t-il soupiré, puisque c’est votre truc. Vos cœurs d’artichaut me mèneront à ma perte, je le sais bien.

Il m’a toisée avec un sourire en coin en désignant la masse grouillante sous le pont.

— Eh bien, petite sœur ? C’est ton idée, alors à toi l’honneur !

J’ai sorti mon épée, avancé sur la route en découvrant mes crocs, puis poussé un rugissement qui a fendu la nuit. Portée par le vent, ma voix a résonné jusque sur les toits, et les enragés ont sursauté en tournant la tête vers moi. Dans un vacarme de cris stridents et de feulements, la horde a bondi du camion pour fondre sur nous, griffant le bitume de leurs serres, les crocs en avant.

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